Le bio a pris d’assaut nos assiettes. En effet tout le monde recherche une alimentation équilibrée et la plus saine possible. Les aliments raffinés et industriels inspirent peu confiance. Cependant les questions des enjeux de l’agriculture biologique restent posées. L’agriculture biologique est-elle en tous points préférables à l’agriculture industrielle ?
Dans un premier temps, il faut savoir que l’agriculture biologique se veut respectueuse de l’écosystème contrairement à l’agriculture industrielle qui fait considérablement appel aux entrants externes. Même si les pratiques agro-industrielles permettent de produire en quantité importante, elles sont une source non négligeable de la pollution de l’eau, de l’air et des sols. Elles seraient aussi responsables, du moins en partie, de la détérioration de la couche d’ozone, de l’érosion des sols et de la désertification, que ce soit dans les pays développés ou en développement. Les responsables du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), ont jugé que cette détérioration environnementale fait peser une lourde charge sur la santé des générations à venir.
L’agriculture biologique se présente ainsi comme une approche fondée sur les écosystèmes et respectueuse des intérêts de la génération à venir. Cette approche tient compte des facteurs économiques, sociaux et écologiques dans leur ensemble, et serait la seule façon d’empêcher une dégradation accélérée de l’environnement. Elles auraient permis de réduire de 34 % à 53 % l’usage de fertilisants et les dépenses énergétiques, en plus de permettre une diminution de 97 % des épandages de pesticides. Les avantages sont indéniables en ce qui concerne la réduction de la pollution et la préservation de l’environnement.
L’agriculture biologique n’est pas la seule solution aux problèmes provoqués par l’agro-industrielle mais elle est une solution raisonnable. Elle permet de réduire l’utilisation des énergies fossiles et, par le fait même, l’émission des gaz à effet de serre. Dans les régions en développement, elle peut même accroître les rendements contrairement aux cultures traditionnelles. Les pratiques respectueuses de l’environnement telles que préconisées dans l’agriculture biologique enrichissent grandement les sols. Elle permet aux terres épuisées se régénèrent et redeviennent fertiles.
En Europe, les sols sous régie biologique présentent de 30 % à 40 % plus de biomasse et de 30 % à 100 % plus d’activité microbienne que ceux cultivés conventionnellement. Les sols riches en biomasse subissent beaucoup moins d’érosion et conservent mieux l’humidité et les nutriments essentiels à la croissance des plantes.
Toutefois l’agriculture biologique en raison de sa petite productivité et risque de menacer la sécurité alimentaire mondiale. Par exemple en Suisse sur une période de 21 ans, on a étudié que les pratiques de l’agriculture biologique résultent en un rendement d’environ 20 % inférieur à celui de l’agriculture classique.
Les auteurs de l’étude concluent que, du point de vue du développement durable, les performances de l’agriculture biologique sont nettement supérieures à celles de l’agriculture conventionnelle.