Pourquoi aimons-nous manger gras et sucré ?

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Les aliments gras, sucrés et salés exerceraient sur un important nombre de leurs consommateurs une certaine force d’attraction qui les empêcherait de résister à la nourriture même s’ils n’ont pas faim. Cette attraction alimentaire qui conduit à la suralimentation et à l’obésité est pendant longtemps restée inexplicable et ses victimes sont devenues comme découragées et frustrées par les échecs des nombreuses tentatives d’en sortir par les divers programmes de régime alimentaire minceur.

Mais dans son livre The End of Overeating (La fin de la suralimentation), Dr David Kessler, médecin, avocat et enseignant à l’Ecole de médecine de l’Université de Californie à San Francisco , expose les rouages du mécanisme de cette sensation.

Le nœud du problème se retrouve dans la tête. En effet lorsqu’on consomme un aliment dans lequel le sucre ou le sel est mélangé à des matières grasses, cela conduit à la production d’une quantité significative de dopamine. La combinaison sucre et aliments gras constitue un puissant stimulus pratiquement autant que l’alcool, le sexe, les drogues illicites, le tabac et les jeux de hasard.

La dopamine est une hormone qui a pour fonction de maintenir le cerveau en activité en fixant principalement l’attention de la personne sur le déclencheur de la réaction. On pense donc tout le temps à la nourriture qui est le déclencheur et l’envie de créer à nouveau l’émotion que cela provoque revient incessamment. En fait, les expériences passées laissent dans le cerveau ce qu’on peut appeler capteurs de signaux. Ces capteurs sont très susceptibles. Ils peuvent être stimulés par la vue de l’image d’une nourriture, l’odeur et même le simple fait de passer dans une rue où se trouve une boutique dans laquelle on avait une fois achetée de ces genres d’aliments.

L’envie de manger ces nourritures n’est pas synonymes de faim. Il s’agit d’une anticipation émotionnelle et elle fait consommer bien plus de calories que le corps n’en a besoin. Le sucre seulement ne crée pas cette attraction. Mais une fois qu’il est combiné avec de la matière graisse, le résultat diffère. Ainsi plus on mange du sucre mélangé aux matières grasses plus on en redemande. Dès que cette expérience prend place dans la mémoire fonctionnelle, il faut un processus de désapprentissage et de réapprentissage pour s’en défaire.